Depuis son ouverture économique dans les années 1980, le Vietnam s’est imposé comme un acteur incontournable du commerce international. Avec une croissance annuelle moyenne de 6 à 7 % ces dernières décennies, le pays a su attirer les investisseurs étrangers et diversifier ses activités économiques. Au cœur de cette transformation se trouvent les secteurs clés de l’importation et de l’exportation, moteurs d’une intégration réussie dans les chaînes de valeur mondiales. Des produits électroniques aux textiles, en passant par les denrées agricoles, le Vietnam exporte aujourd’hui vers plus de 200 pays. Mais comment ce pays, autrefois marqué par la guerre, est-il devenu un hub commercial stratégique en Asie du Sud-Est ? Cet article explore les dynamiques de son commerce extérieur, ses défis et ses opportunités futures.
1. Le Vietnam dans l’Économie Mondiale : Un Équilibre entre Exportation et Importation
Le Vietnam a construit sa prospérité sur un modèle économique orienté vers l’exportation, avec des secteurs phares comme l’électronique (30 % des exportations), le textile (15 %) et les produits agricoles (café, riz, noix de cajou). Samsung, Intel ou LG y ont implanté des usines, faisant du pays le deuxième exportateur mondial de smartphones. Cependant, cette dépendance aux exportations s’accompagne d’une forte demande en importations de matières premières, composants électroniques et machines-outils. Le pays a importé pour 360 milliards de dollars de biens, principalement depuis la Chine, la Corée du Sud et l’ASEAN.
Cette dualité reflète une stratégie délibérée : attirer les investissements directs étrangers (IDE) pour renforcer la production locale tout en modernisant les infrastructures. Les zones économiques spéciales, comme celles de Ho Chi Minh-Ville ou de Hanoi, offrent des avantages fiscaux et logistiques pour faciliter les échanges.
2. Les Accords Commerciaux : Un Levier pour les Exportations Vietnamiennes
Le Vietnam a signé une quinzaine d’accords de libre-échange (ALE), dont le CPTPP (Accord de Partenariat Transpacifique) et l’EVFTA (Accord avec l’Union Européenne). Ces traités ont réduit les droits de douane sur des produits comme le café (taxes passées de 15 % à 0 % dans l’UE) ou les chaussures, boostant les exportations vers des marchés premium. Résultat : les ventes vers l’Europe ont bondi de 20 %.
Côté importations, ces accords permettent au Vietnam d’accéder à des technologies de pointe et des équipements médicaux à moindre coût, essentiels pour son développement industriel. Néanmoins, le pays reste vigilant face aux risques de dépendance, notamment vis-à-vis de la Chine, son premier fournisseur (35 % des importations).
3. Défis Logistiques et Transition Écologique
Malgré ses succès, le Vietnam doit relever des défis structurels. Son système logistique, bien qu’en amélioration, pâtit d’infrastructures portuaires saturées et de coûts élevés (14 % du PIB contre 8 % en Thaïlande). Pour soutenir la croissance des exportations, le gouvernement investit dans des projets comme le port de Lach Huyen (capacité de 10 millions de conteneurs) et des corridors routiers vers le Laos et le Cambodge.
Parallèlement, les acheteurs internationaux exigent une transition écologique. Les exportateurs vietnamiens de textiles (Zara, H&M) adoptent des pratiques durables, comme l’énergie solaire ou le recyclage des eaux usées. Le pays vise aussi à réduire ses importations de charbon (-20 % d’ici 2030) en développant les énergies renouvelables.
4. Secteurs Prometteurs : Électronique, Agroalimentaire et Services Numériques
L’électronique reste le pilier des exportations vietnamiennes, avec des géants comme Samsung (60 milliards de dollars de ventes). Le secteur agroalimentaire suit, porté par le café (2e producteur mondial) et les fruits exotiques (mangue, durian) qui séduisent l’Asie.
Côté importations, la demande en produits pharmaceutiques et en équipements high-tech explose, stimulée par une classe moyenne croissante (35 % de la population d’ici 2030). Enfin, les services numériques (e-commerce, fintech) attirent des groupes comme Alibaba ou Amazon, renforçant les échanges de données transfrontaliers.
5. Stratégies pour les Entreprises : S’adapter aux Normes Internationales
Pour pérenniser leur accès aux marchés, les entreprises vietnamiennes doivent se conformer aux normes internationales (ISO, labels bio). Par exemple, les producteurs de crevettes ont réduit l’usage d’antibiotiques pour répondre aux exigences de l’UE. Les PME sont encouragées à adopter l’e-commerce via des plateformes comme Alibaba.com, multipliant leurs opportunités d’exportation.
Les importateurs, quant à eux, doivent diversifier leurs sources d’approvisionnement pour limiter les risques géopolitiques. Le Vietnam mise sur la digitalisation des douanes (système VietCustoms) pour accélérer les flux.
Le Vietnam incarne aujourd’hui une success story économique, où l’importation et l’exportation jouent un rôle central. En passant d’une économie agraire à un hub industriel, le pays a su tirer parti de ses atouts : main-d’œuvre qualifiée, coûts compétitifs et ouverture stratégique aux IDE. Les accords commerciaux, couplés à des investissements massifs dans les infrastructures, ont permis aux exportations de dépasser les 370 milliards de dollars, soit 90 % du PIB.
Cependant, les défis persistent. La dépendance aux importations de matières premières, les pressions environnementales et la concurrence régionale (Thaïlande, Indonésie) nécessitent une adaptation constante. Le gouvernement mise sur l’innovation et la formation pour hisser le pays au rang de dragon asiatique. Des initiatives comme la « Stratégie nationale d’industrie 4.0 » visent à moderniser l’appareil productif, réduisant ainsi la dépendance aux technologies étrangères.
Pour les entreprises étrangères, le Vietnam offre un marché dynamique de 100 millions de consommateurs et une porte d’entrée vers l’ASEAN. Les secteurs des énergies vertes, de la santé et de la logistique intelligente représentent des opportunités inédites. Enfin, dans un contexte de tensions sino-américaines, le Vietnam apparaît comme une alternative crédible pour relocaliser des chaînes d’approvisionnement.
En somme, le modèle vietnamien allie pragmatisme économique et volonté d’intégration globale. En continuant à équilibrer importations et exportations, le pays pourrait figurer parmi les 20 premières économies mondiales d’ici 2045, selon la Banque Mondiale. Une ambition à portée de main, à condition de maintenir le cap des réformes et de la durabilité.