Algérie : Un Acteur Clé dans le Commerce International d’Import-Export – Enjeux et Opportunités

L’Algérie, située au carrefour de l’Afrique, de l’Europe et du Moyen-Orient, occupe une position stratégique dans les échanges mondiaux. Avec une économie diversifiée et des ressources naturelles abondantes, le pays joue un rôle central dans les flux d’import-export régionaux et internationaux. Cependant, les défis structurels, tels que la dépendance aux hydrocarbures et les contraintes logistiques, appellent à une transformation profonde de son modèle commercial. Dans un contexte de mondialisation accélérée, l’Algérie cherche à renforcer ses partenariats économiques tout en développant des secteurs innovants. Cet article explore les dynamiques actuelles, les opportunités émergentes et les stratégies pour optimiser son intégration dans la chaîne de valeur mondiale.

1. L’Économie Algérienne : Entre Dépendance aux Hydrocarbures et Diversification

L’Algérie reste largement tributaire des hydrocarbures, qui représentent plus de 90 % de ses exportations. Le pétrole et le gaz naturel liquéfié (GNL) sont principalement destinés à l’Europe, avec des partenaires historiques comme l’Italie, l’Espagne et la France. Cependant, cette dépendance expose le pays aux fluctuations des prix mondiaux, comme observé lors des crises de 2014 et 2020. Pour y remédier, le gouvernement mise sur la diversification économique, en stimulant l’agriculture, l’industrie manufacturière et les énergies renouvelables.

Les importations, quant à elles, concernent majoritairement les biens d’équipement (machines, matériel électronique) et les produits agroalimentaires. La facture des import-export révèle un déficit commercial chronique, accentué par une demande intérieure croissante. Pour inverser cette tendance, des politiques d’incitation à la production locale et à l’investissement étranger ont été mises en place.

2. Secteurs Porteurs pour l’Exportation** : Au-Delà des Hydrocarbures**

a. Agriculture et Agroalimentaire

L’Algérie dispose d’un potentiel agricole sous-exploité. Les dattes, les agrumes et l’huile d’olive pourraient devenir des produits phares à l’export, notamment vers l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient. Le plan national « Fellah » vise à moderniser les exploitations et à améliorer la qualité pour répondre aux normes internationales.

b. Industrie Pharmaceutique et Chimique

Avec une demande locale en hausse, le secteur pharmaceutique algérien se structure pour exporter des médicaments génériques vers les pays africains. De même, la production de fertilisants (grâce aux réserves de phosphate) offre des perspectives dans l’export-import régional.

c. Énergies Renouvelables

Le pays ambitionne de produire 15 000 MW d’énergie solaire d’ici 2035. Cette transition pourrait positionner l’Algérie comme un fournisseur clé d’électricité verte vers l’Europe, via des interconnexions sous-marines.

3. Défis Logistiques et Bureaucratiques dans l’Import-Export

Malgré ses atouts, l’Algérie peine à optimiser ses échanges en raison d’infrastructures vieillissantes. Les ports d’Alger et d’Oran souffrent de congestion, tandis que les procédures douanières restent complexes. Le classement « Doing Business » de la Banque Mondiale place le pays à la 157ᵉ position sur 190 en 2023, soulignant les freins administratifs.

Pour attirer les investisseurs, des réformes ont été initiées :

  • Création de zones économiques spéciales (ex : Zone de Bellara).
  • Simplification des formalités pour l’importation de matières premières.
  • Modernisation des corridors routiers et ferroviaires (projet Transsaharien).

4. Opportunités Futures : La ZLECAF et le Numérique

L’adhésion de l’Algérie à la Zone de Libre-Échange Africaine (ZLECAF) en 2024 ouvre de nouveaux marchés. Les entreprises locales peuvent cibler des pays comme le Nigeria ou le Kenya pour l’export de produits manufacturés. Parallèlement, le e-commerce et les plateformes logistiques digitales (ex : startup Dzayer Express) révolutionnent l’import-export, réduisant les délais et les coûts.

L’Algérie se trouve à un tournant décisif de son intégration dans l’économie mondiale. Si les hydrocarbures restent un pilier incontournable, la diversification économique apparaît comme une nécessité pour stabiliser la balance commerciale et créer des emplois. Les réformes structurelles, bien qu’encourageantes, doivent s’accélérer pour améliorer l’environnement des affaires et attirer les investisseurs étrangers.

Le développement des énergies renouvelables et l’exploitation du potentiel agricole sont des leviers majeurs pour équilibrer les flux d’import-export. Par ailleurs, l’adhésion à la ZLECAF représente une opportunité historique de renforcer les échanges intra-africains, tout en réduisant la dépendance aux marchés européens.

Enfin, la digitalisation des procédures douanières et l’amélioration des infrastructures logistiques sont essentielles pour gagner en compétitivité. Les entreprises algériennes doivent également miser sur l’innovation et la qualité pour s’imposer sur des marchés exigeants.

En synthèse, l’Algérie dispose des atouts pour devenir un hub régional dans le commerce international, à condition de concilier stratégie professionnelle, réformes audacieuses et coopération public-privé. Les prochaines années seront déterminantes pour concrétiser cette ambition.

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